Vous trouverez sur cette page, les différentes interviews auquelles Nattvarg a répondu, mais aussi les chroniques de l'album "Loups".

 

Interviews :

 

La part d'ombre : INTERVIEW REALISEE EN MARS 2004 lien direct ici

Tel un loup solitaire, NATTVARG est un projet solo Tarnais qui trace son chemindans les contrées du black métal. Sans réellement y montrer d'influences, c'estavec une musique autant brute que mélodique que ce personnage en a créé unpremier album durant 2003. Poussant le détail de l'esthétisme (boîtier dvd,livret 36 pages) au delà des limites de l'autoprod il était juste d'en faireune présentation...

 

Salut à toi Guillaume, si l'on commençait par faire un récapitulatif et une présentation de NATTVARG...

Je pense que ta chro est claire. Je n'ai rien à ajouter.

 

NATTVARG. Quelle est la traduction de ce nom à consonance nordique ?

Nattvarg signifie loup nocturne en norvégien, une langue que j'apprécie énormément, tout comme le pays d'ailleurs.

 

Les loups semblent tenir une grande place tant pour NATTVARG et son concept que pour toi. Que représente cet animal à tes yeux ?

Le loup est un animal majestueux, bien plus intéressant que ce qu'en a fait la l'imagination populaire. Quiconque a pénétrer de son regard celui d'un loup, sait de quoi je parle, tant pis pour les autres.

 

Tu l'as d'ailleurs utilisé pour en faire une histoire et les textes de ton premier album intitulé, il va de soit, "Loups" ! Tu peux nous en parler...

Non, c'est très difficile pour moi de résumé tout cela. Tout ce que je peux dire c'est que les textes (disponibles sur le site) sont plus directs et agressifs que l'histoire elle-même, pour coller à la musique. L'amour de la nature y est, de fait, moins présents que dans la nouvelle.

 

Pour une première prod, on découvre un boîtier dvd, un livret de 36 pages. Tu n'as pas fait les choses à moitié...

Le ressentit musical est propre à chaque individualité, mais ce qui m'intéresse c'est que l'on comprenne bien ce que je voulais exprimer. J'ai donc fait l'effort de peaufiner l'ensemble de " l'œuvre ". Et puis, un bel objet est plus agréable.

 

A présent tournons nous vers ta musique et ce premier album. On pourrait dire que c'est un black légèrement true, légèrement aussi épique ? Sans véritablement chercher de qualification, comment parles-tu de ta musique ? Comment la ressens-tu et la définies-tu ?

Une musique haineuse et néanmoins mélodique qui, je l'espère, laisse transparaître un sentiment de fierté et d'honneur.

 

Tes influences sont axés vers des groupes au métal épique et folk. NATTVARG n'en laisse percevoir pas trop la source pour autant. Envisagerais-tu au delà de ces idéaux à introduire aussi des élément folk en ta musique ?

Il est possible que le chant clair fasse quelques apparitions. Pour le reste, je travaille sur un autre projet Arv qui est beaucoup plus dans la veine de Storm, voir Otyg, et qui s'occupe de l'aspect folk/trad.

 

Comme précédemment dit, c'est en projet solo que tu évolues. Est-ce sous cette structure que NATTVARG doit rester ou aimerais-tu y rattacher d'autres musiciens...

J'aimerais trouver un batteur (avis aux tarnais !) mais j'avoue ne pas trop chercher car mes enfants occupent l'essentiel de mon temps libre.

 

D'un point de vue technique et pour revenir à "Loups", le son est plutôt satisfaisant. Par où es-tu passé et quelles ont été les étapes de son enregistrement ?

La boite à rythme a été programmée par un batteur, pour le reste, je l'ai fait moi-même. Cela m'a demandé d'emprunter une basse, le temps que j'ai passé avec cet instrument a donc été plutôt restreint, d'où un léger manque par moment. J'ai effectué l'enregistrement chez moi, avec mon pc et des moyens (financiers et techniques) qui me font dire que cela est à la portée de tous vu la qualité finale, qui me satisfait même s'il y a toujours des arrangements à faire.

 

Comment sera la suite la "loups" ? Le concept restera-t-il le même ? Y aura-t-il une nouvelle histoire à découvrir ?

C'est Emmanuelle, la webmaster du site de Nattvarg (la seule au courant) qui a laissé échapper l'info. En fait, je ne sais pas encore à quoi ressemblera la présentation du prochain album. J'ai le concept et quelques titres mais tout cela doit encore rester secret le temps de voir ce qu'il en sortira, car ça pourrait prendre du temps.

 

Avant de finir, le comportement nihiliste est la source même du black métalleux. Quel regard portes-tu, toi, sur l'espèce humaine ?

Un regard de dégoût. Le monde tourne autour des faibles au détriment des êtres forts, mais il s'agit là de la conséquence directe du nombre forcément restreint de personnes "nobles". Je ne suis pas pour l'éradication de la race humaine, ce qui me paraît ridicule en soi, mais pour une vie en harmonie avec la nature. Nous avons été détourné de cette voie par les romains urbanistes et les monothéistes ont, ensuite, vraiment donné le coup de grâce à toutes les cultures païennes.

 

Voilà, sur ces mots et en te remerciant du temps accordé je te laisse le mot de la fin. Utilises le comme bon te semble...

Je tiens à saluer ton initiative. C'est le genre de site que toute personne aimant la musique sincère a plaisir à consulter. (ndlr : thanx)

 

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Cryptic madness lien direct

 

CM : D'où vient le nom de 'Nattvarg' ?

Nattvarg signifie loup nocturne en norvégien. J'ai choisi cette langue car je
l'aime beaucoup, ainsi que la Norvège et sa culture.

 

CM : Explique-nous comment t'est venu l'idée de crée ce groupe

Ça a d'abord été quelques compos destinées à être jouées avec le groupe que
j'avais à l'époque, puis les divergences et la nécessité de compromis au sein
d'un groupe me sont vite apparu comme des obstacles à la pureté de ma musique.

 

CM : Étais-tu dans d'autre formation avant ? Quelles sont tes compétences
instrumentales ?

Le seul véritable groupe avec lequel j'ai joué est Necromantic (juste après le
groupe cité précédemment). Je jouais de la basse, mais simplement en temps que
musicien sans m'impliquer dans les compos. Puis, je les ai quitté à la
naissance de mon fils aîné ; la sacralité de la famille dépassant toute autre
chose.

 

CM : Explique-nous comment t'est venu l'idée de faire un mini livre accompagné
d'un album autour du thème du Loup ?

Les loups sont des animaux passionnant, ils représentent aussi le sauvage que la
société actuelle tente d'éradiquer. Je souhaitais, par ailleurs, faire quelque
chose de complet, pour que mes idées soient bien comprises et puissent
s'exprimer plus largement que dans la concision des textes de chansons.

 

CM : Qu'évoque pour toi la symbolique du Loup ?

Comme je l'ai dit plus haut, ils représentent la prédation. Pas la violence
gratuite et imbécile, c'est simplement que la force est nécessaire à
l'équilibre naturel, et le loup se situe au sommet de la chaîne alimentaire.

 

CM : Que nous raconte ce fameux mini livre en quelques lignes ?

C'est très difficile pour moi d'en ressortir des extraits ou explications. Je
pense que chacun identifiera cette histoire à des choses différentes, c'est du
moins ce que j'ai pu remarquer en discutant avec diverses personnes.

 

CM : Si tu devais nous décrire avec précision l'empreinte musicale de Loups, que
dirais-tu ?

Encore une question difficile. On classe cet album en true black en général, ce
n'est pas tout à fait la musique que j'écoute le plus, appréciant plutôt le
viking, pagan et autre folk metal.

 

CM : En quoi Loups réussit là où d'autre échoue ? Quelle est la chose dedans
dont tu es le plus fier ?

De l'avoir fait, en premier lieu, et de réussir à toucher d'autres personnes
avec cette musique et son concept. Mon passage préféré est celui où Helt
réfléchi à propos de la complémentarité des antagonismes, à travers les
saisons.

 

CM : Est-ce Nattvarg est voué à rester un projet solo ? Impossible que d'autre
zicos viennent se greffer à toi ?

Je souhaiterais pouvoir travailler avec un batteur pour la suite, mais je ne
cherche pas vraiment. Étant donné le temps que je consacre à mes enfants,
j'imagine mal pouvoir faire des concerts et je n'ai pas envie de faire
intervenir des tierces personnes dans mes concepts et ma musique.

 

CM : Les lyrics des titres de Loups sont assez barbares, meurtris et ont parfois
un petit coté nationaliste. Me tromperais-je ? Expose-nous ta vision de la
chose.

Pour commencer les textes, sous influence de la musique, sont plus violents que
l'histoire contée dans le livret. Si tu entends par barbares archaïques, je
suis d'accord. Les valeurs que je défends le sont, mettant au défi quiconque de
trouver la moindre influence chrétienne là-dedans. La haine qui s'en dégage est
due à la différence entre ma vision et celle que l'on tente de m'imposer tous
les jours et dans laquelle je ne me reconnais pas. Quant au côté nationaliste,
c'est bel et bien le cas mais uniquement comme défense de la culture d'un
territoire. Rien à voir avec la haine des autres cultures. Chaque culture est
bonne pour le peuple qui lui a donné vie et mérite d'être défendu contre les
intrusions qui vont à son encontre. A titre d'exemple, je rejette complètement
la culture chrétienne car ses valeurs ne sont pas compatibles avec les miennes,
néanmoins elle doit convenir aux peuples des climats arides qui l'ont enfanté.

 

CM : Y a-t-il un nouvel album de prévu ? Est-ce qu'il y aura encore un mini
livre dedans ?

Oui. Mais il n'est pour l'instant qu'à l'état de chantier. Plus de nouvelles sur
nattvarg.free.fr lorsque l'avancement sera suffisant.

 

CM : As-tu un ou plusieurs projets parallèles ?

Je travaille effectivement sur un projet dans l'idée de Storm, mais plus " païen
" dans les textes. Arv véhiculera l'héritage (c'est la signification de ce nom)
de l'ancienne culture scandinave.

 

CM : Comment as-tu découvert le Black métal et qu'elle est ta scène préférée ?
(Allemagne, Norvégienne …)

J'ai commencé par tomber presque par hasard sur le premier night in gales, puis
un pote m'a fait découvrir ce style dont j'ignorais l'existence. Ma préférence
va aux norvégiens, mais c'est surtout dû à la langue car il existe de très bons
groupes allemands et finlandais, entre autres. Je regrette d'ailleurs que si peu
de groupes utilisent leur langue maternelle, quitte à mettre des traduc en
anglais. Ils font la part trop belle à la langue de la déculturation mondiale
généralisée. En voyant la qualité des textes, je me dis souvent que
l'incompréhension serait parfois préférable de toutes manières.

\,,/ Into the crypt \,,/

 

CM : Y avait-il une question que je ne t'ai pas posée et que tu aurais aimer que
je te pose ?

Non.

 

CM : Es tu en contact avec d'autres groupes de Black métal ? Si oui lesquels ?
Quels sont ceux que tu admires le plus ? Ceux que tu détestes ?

Les groupes que j'admire sont sur la page lien de mon site. Ceux que je hais… je
n'en vois pas, mais en général je ne m'attarde pas sur des groupes qui ne
m'intéressent pas, je n'ai donc pas le temps de les détester.

 

CM : Actuellement, quel est ton album de chevet ?

Helheim av norrøn ætt
Korpikaani spirit of the forest
Thyrfing valdr galga

Mais je ne bloque pas trop sur un album, ça tourne beaucoup car il y en a tant
de bons.

 

CM : Fait un petit commentaire sur les groupes que je vais te citer :

-Dimmu Borgir : de bons instrumentaux, je n'aime pas le reste.
-Graveland : je ne connais que creed of iron qui ne m'inspire pas grand chose.
J'ai l'impression que c'est surtout le côté militant du personnage et le
néonazisme qui font son succès.
-Fintroll : J'adore, ils ne cessent de s'améliorer.
-Empyrium : je ne connais pas.

 

CM: Quelle est la chose qui t'emmerde le plus au monde ?

La proportion de gens merdiques qu'il y a de par le monde, et la quasi
glorification de ceux-ci afin de contenir la masse à son niveau.

 

CM : Un petit mot pour les lecteurs de Cryptic

Soutenez les groupes qui jouent avec leurs tripes (et qui n'oublie pas de
réfléchir, accessoirement) ! Merci à Cryptic pour son soutien

 

Remerciements : Nattvarg

Rédacteur : Dark Beast.

 

Chroniques :

 

Cryptic Madness : lien direct

Nattvarg est vraiment un groupe interressant, d'une part du fait de la mentalité de son unique géniteur mais aussi par sa musique, rapide, violente et haineuse à souhait, tout le long on sent vraiment que Nattvarg est possédé par la rage du loup, d'ou le titre me direz-vous!
Je pense qu'il convient d'analyser d'une part la forme et d'autre part le fond.
Avec peu de moyen mais une passion à toute épreuve, Nattvarg nous gratifie d'un joli CD (plutot que d'un vulgaire CD-R) et aussi d'un livret comprenant d'une part les paroles (bien écrites, franches et directes) et d'autre part une nouvelle narrant l'épopée d'un Loup dont je vous laisserai découvrir les tenants et les aboutissants.
Du coté de la musique, j'ai presque envie de dire que c'est la claque, non pas parce que le CD est révolutionnaire à souhait mais parce que pour un premier opus, Nattvarg a déjà un style propre. Il se dégage de ce CD, haine, violence, courage et autres valeurs qui poussent un guerrier à tuer tout ce qui entrave sa route.
Le CD alterne les riffs rapides et violents par des passages païens et parfois mélancoliques. Le Fléau de Bestemt, Fratricide et Sus à l' Ennemi nous déversent un flot de haine sous fond de boite à rythme rapide et rageuses et de riffs non moins rageux avec alternance de passages plus calme judicieusement placés.
Vient ensuite La Complainte du Vent, morceau entièrement réalisé à la guitare séche. Ce morceau est paien et mélancolique à souhait, collant parfaitement avec son titre, il s'agit pour moi d'un passage majeur du CD auquel on ne peut pas resté indifférent tellement les émotions traduites sur la noble guitare sont forts.
Vient ensuite Adel ou le déluge de haine et de violence surgit à nouveau. Il s'agit pour moi du meilleur morceau Black du CD tant les riffs sont bons, bien enchainés et variés.
Sur d' Oniriques Chemins, Erudits de la Haine, Quand Frappe la Louve, sont les trois derniers morceaux, il se révélent etre de valeur égale aux trois premiers dans leur maitrise de la retranscription de la haine des loups envers les humains et de la haine des paiens envers les chrétiens. Les passages calmes donnent encore plus d'intensité aux sentiments et Quand Frappe la Louve cloture vraiment le CD en beauté.
Quand à la voix, elle colle parfaitement à la musique et elle se révèle être vraiment bonne tant il est dur de chanter en français.
Je mettrais 6/6 pour la musique, mais je rajoute un point pour l'ensemble.
Un 7/6 pour ce CD d'un one-man-band authentique et intègre comme il en faudrait plus souvent.
Vivement la suite!

février 2005
Note: (7/6)

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Union Paienne : lien direct

Les loups sont récurrents et occupent une place importante du projet Nattvarg, aussi bien dans les paroles, dans la musique, que dans l'imagerie.

C'est d'ailleurs au printemps 2003 qu'est sorti le disque "Loups", première et unique production pour le moment, sous dvd-box. c'est donc de cet opus que je vais vous parler.

Dès le premier coup d'oeil, il est possible de pressentir la musique qui sera contenue dans ce disque. En effet, à la vue de la pochette avant, froide car sans couleurs, nous sommes transportés dans une forêt qui ne semble pas encore avoir été violée par l'Homme, qui demeure à l'état naturel, sauvage. C'est en effet cette sensation que nous aurons à l'écoute du disque, celle d'être au milieu d'une forêt régie par la loi de la Nature, pure, aussi bien sous ses aspects grandioses que cruels. Mais retournons à la description matérielle de la production. Après s'être intéressés à l'extérieur du coffret (qui à l'arrière nous offre la liste des titres de façon classique), ouvrons ce boîtier.

Pour ma part, lorsque je l'ai ouvert, pour des raisons particulières, c'est une odeur d'hydromel qui est venue m'enivrer m'attirant avec une force décuplée au sein de la meute de loups de Nattvarg. A l'intérieur, nous trouvons un livret de 36 pages contenant la nouvelle "Loups" dont la lecture est nécessaire à une parfaite appréciation du disque, suivie des paroles des chansons, le tout très bien produit aussi bien au niveau de la qualité d'impression que du matériel utilisé, malgré quelques erreurs d'impression (alinéas mal placés, ou, plus dérangeant, il semble manquer une partie de l'histoire à la fin). Ensuite, le cd est lui aussi à l'effigie des loups, et est selon moi particulièrement esthétique du fait de son dessous noir, qui change de l'habituel argenté et assure (dit-on) une durée de vie plus longue au media. Je rappelle que cet album a été autoproduit par Nattvarg, avec ses moyens propres, et je pense qu'aux vues du résultat, nous ne pouvons que l'en louer! En effet, il aurait pu se contenter, à l'image de nombreux groupes underground, d'un simple CD-R, mais au lieu de ça, il nous a offert une production parfaite et totalement en accord avec la qualité de la musique dont je vais maintenant parler.

L'album s'ouvre sur des hurlements de loups qui introduisent Le Fléau de Bestemt. C'est avec une mélodie des plus guerrières que Nattvarg nous invite dans son monde :"Sous l’éclat de la lune/La nature se dévoile/Pénétrons dans la forêt/Dans l’épaisse obscurité ".

Ce titre nous retient jusqu'au bout à force de mélodies épiques et de rythmes très rapides qui caractérisent bien la rage de Nattvarg. Nous sont accordés que deux brefs moments de répit : après 1 minute20, un break nous laisse souffler mais cette pause ne durera que très peu, la musique s'amplifiant et le rythme s'accélérant avant de repartir de plus belle; à la 3ème minute, la musique se coupe brutalement (trop?) pour laisser place à ces deux paroles clef "Honneur, Fierté!". Bestemt est la louve mère de la meute dont il est question dans l'histoire, elle a enfanté le loup dont il est question dans le deuxième titre, qui déclenchera la fin de la meute.

Le deuxième titre, Fratricide est toujours aussi brutal, probablement le plus brutal des titres, et exprime la haine et le dégoût d'un loup, Helt, envers le reste de sa meute (qu'il voit comme inférieur), de Nattvarg envers sa société. Helt pour sa décision a dû affronter ses frères, goûter leur sang, en recevoir les coups de croc.

" Dans un langage de chair et de sang, de crocs et de griffes, de hurlements

La douleur, la haine, l’honneur fusionnent, se braquent

Contre un seul être pour donner la mort

Voici le destin réservé aux esprits grégaires

Souviens-toi et exécute ".

Ensuite vient, Sus à l'ennemi qui s'ouvre sur un ensemble d'accords constituant une atmosphère brumeuse caractérisant les champs de bataille. Cette chanson, avec une brutalité qui s'alterne cependant avec des mid-tempos, montre la détermination qu'a la meute pour protéger son territoire contre toute intrusion, contre tout ennemi, de dedans comme de dehors. " Aucune pitié dans nos cœurs/Juste une flamme dans nos yeux" : c'est ce que l'on ressent dans cette chanson. Après 1minute 40, une mélodie glaciale en blast beat et sa déclinée marque un tournant dans la chanson. Elle aboutira sur un break, qui fait penser aux premiers groupes de BM par sa sonorité thrash. C'est dans cette déferlante qu'est exprimé la continuité de cette lutte pour la survie, qui est inculquée aux enfants, garants de l'avenir et de l'espoir de la meute !

" Mort à l’envahisseur

Vive notre gloire et notre honneur"

A ce moment, tout se calme, et La complainte du Vent nous berce à l'aide de deux guitares acoustiques, d'inspiration folk, c'est le côté païen à proprement parler qui est ici exprimé musicalement. La sonorité des accords nous rappelle les passages acoustiques de Belenos, notamment sur l'album Errances Oniriques.

Quoi qu'il en soit, cet interlude de 4minutes30, nous a permis de reprendre une bouchée d'air avant un nouvel affront.

Dans la 5ème chanson, il est question de l'acte d'Adel (loup d'une meute ennemie à celle de Bestemt) lors de la bataille. Adel est indigné par la décision de son chef, de fuire le combat, et s'élance donc contre la meute adverse. De là naît sa volonté de dominer sa meute, et de créer une nouvelle race avec Bestemt (seule survivante). Ce chant d'appel à la soumission, malgré l'intérêt de ses paroles, me semble musicalement en dessous des autres à part un bon passage en mid-tempo aux alentours de 1 minute 40.

" Je serai le maître de chaque chose, de chaque être

Et créerai enfin la race pure

Tous se soumettront à ma puissance

Et reconnaîtront en moi l’être suprême"

"Sur d'Oniriques Chemins" s'ouvre avec ce qui semble être une basse, pour ensuite laisser place aux accords qui constitueront le premier riff. Ensuite vient très rapidement un break où l'on n'entend plus que la basse, qui introduira une nouvelle mélodie, très païenne, qui rappelle celle qui ouvre le disque. Cette chanson est musicalement parmi mes préférées parce qu'elle enchaîne des mélodies très guerrières et prenantes comme je les aime (Kristalnacht, Odal, Seigneur Voland...).

Conceptuellement, cette chanson retrace les échappées solitaires de Helt et sa contemplation admirative de la nature, mais aussi le poids de la faute qu'il a commise (quitter sa meute) qui le poursuit.

Les Erudits de la Haine démarre sur un break de batterie qui annonce le départ d'une chanson dont le style rappelle une fois de plus les premiers groupes de BM (Bathory,Mayhem...). Cette mélodie prend des rythmes moins rapides que les autres, on y voit très peu de blast beat, mais plutôt des rythmes entraînants (mid-tempos, rythmes trash). Peu après la 2ème minute, un break où s'introduit la guitare sèche marque une coupure dans la chanson, et on remarque alors les limites de la boîte à rythme. Suivront ensuite des rythmes saccadés alternés à des passages en blast beat qui rejoindront l'esprit du début de la chanson. Les mélodies sur ce titre sont moins fines, moins païennes que sur les autres titres, et l'effet en est donc autre. Dans cette chanson de blackmetal traditionnel, rappelant les origines de l'Art Sombre, il est question de l'engeance de Bestemt, qui n'a comme raison d'être que la vengeance et la chasse de l'Insurgé (Helt).

"Infantés pour être de ce loup le fatal écueil

Nous vivions dans la douleur et la peine

Fruits de la vengeance et de l’orgueil

Nous sommes les érudits de la haine"

La dernière chanson, Quand frappe la louve, retrouve le style d'Oniriques Chemins, où s'enchaînent les mélodies les plus guerrières qu'il soit, mid-tempos entraînants, blast beats sont au rendez-vous. La froideur de ces mélodies me fait une fois de plus penser à Kristalnacht, et ce n'est pas pour me déplaire! Vers 2 minutes 30, la chanson prend un tournant quasiment heavy-metal, qui sera amplifié par un solo (le seul de cet album) des fois hasardeux. Après ce passage, le ton redeviendra celui des débuts, et notre haleine sera maintenue jusqu'au bout de l'album, par cette chanson de 8 minutes où l'on ne s'ennuie pas et ne cesse de découvrir de nouvelles mélodies! Vers la fin de la chanson on voit s'introduire une guitare acoustique, apportant un peu de douceur à la froideur du son électrique, c'est d'ailleurs cette guitare qui conclura l'album, secondée par les hurlements d'un loup.

" Elle sera ma quête éternelle

Chaque instant lui sera dédié"

Cette chanson, forte en passions et sentiments, a fait couler de mes yeux une larme d'émotion, que l'enchaînement des titres, et la lecture des paroles avait laissé s'échapper.

L'impression qu'il me reste de cet album (que j'ai écouté plusieurs fois pour en connaître les subtilités, même si beaucoup me demeurent encore inconnues), est d'avoir entre mes mains une pièce unique, qui entraînera celui qui saura la comprendre dans le plus profond de l'âme de son créateur. J'ai réussi à être ému de beaucoup de passages, et la lecture de la nouvelle et des paroles apportent une effet non négligeable à l'écoute.

Au final, 40 minutes d'un blackmetal somme toute très varié, et une oeuvre à prendre dans son intégralité (livret, boîtier, paroles, musique). Nattvarg est tout un concept, et il nous offre ici tous les moyens de le découvrir, à nous de les déchiffrer!

Le seul regret, est une boîte à rythme des fois en léger décalage avec la musique. Mais cette même boîte à rythme apporte une froideur et une martialité qui ne serait pas présente avec une batterie acoustique.

Nattvarg est un groupe de l'Union Païenne, et nous sommes fiers de l'avoir parmi nous !

Askesulf

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Mezdoun : lien direct

Necrowarrior 08-05-05 loups CD Black Metal Païen

Voilà une oeuvre complète, cohérente, telle qu'on a rarement l'occasion d'en voir. En ce "loup", il faut voir plus loin qu'un simple CD autoproduit, c'est une invitation complète au voyage, un concept-album abouti. Commençant comme on pouvait s'y attendre par le cri d'un loup, l'album s'enchaîne sur un Black Metal racé, rapide. La guitare a un timbre particulier, un peu comme celui des premiers Blut Aus Nord, sans pour autant y ressembler de trop près, la basse est un peu trop en retrait à mon goût, et le rôle de la batterie est assuré par une BAR. Certes elle est bien programmée et ne sonne pas trop mal, mais pour ce type de BM, un vrai batteur aurait vraiment été plus avantageux. Les vocaux ne sont pas mauvais, mais pour ma part j'aime quand ils sont plus expansifs. Cet album dure environs 40 minutes, durant lesquelles de bon riffs bien sentis succèdent à des passages plus posés tels "la complainte du vent", morceau entièrement exécuté à la guitare classique, et qui amène une mélancolie toute païenne. Il y a vraiment un travail conséquent sur la guitare, les riffs sont variés, inspirés, et le sieur Nattvarg se risque même à un court solo sur le dernier titre "quand frappe la louve", bref l'ambiance distillé tout au long de cet album est vraiment délectable pour qui a une sensibilité païenne. Je vais m'attarder sur le livret car celui-ci mérite le détour: papier glacé et pas moins de 36 pages A6! En fait, celui-ci est le support d'une nouvelle qui est en fait la clé de cet album, mettant en jeu des loups confrontés à leur destin (je n'en dirais pas plus pour ne pas déflorer ce travail). J'ai trouvé que cette nouvelle était bien faite, même si un peu trop visiblement anthropomorphe, elle est à lire pendant que le CD tourne pour apprécier simultanément l'essence de la musique et de l'écrit. Les paroles du CD suivent la nouvelle, et l'on y retrouve personnages et déroulement du récit, la boucle est donc bouclée. Pour résumer, je dirais que ce CD est handicapé par une BAR entêtante et un production peut-être un peu trop juste pour le rendu, mais ces points faibles sont largement contrebalancés par la créativité et l'inspiration de son maître d'oeuvre.

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Resistancia Underground : lien direct

Ce premier projet de Nattvarg qui signifie littéralement le « Loup de la nuit » est né au début de l’année 2002 ,et , est composé d’un unique membre, ceci en raison de la difficulté à trouver des musiciens intègres et sincères, chose qui est fort ardue à notre époque, Il est vrai que, trouver des compagnons d’armes dignes de ce nom, relève parfois d’un véritable chemin de croix, Jésus a créer les trends, Dieu les a bénis, à nous de les répudier.

En effet, cet opus est très personnel, les thèmes généraux sont la nature et d’autres valeurs que je qualifierai d’honnêteté, sincérité, foi et courage….

"Loups" est sorti courant printemps 2003, il se présente dans un boîtier DVD, de très bonne facture et renferme un livret comprenant la nouvelle "Loups" et les paroles de l'album.

Au premier abord, je me suis dit « encore un énième opus ayant pour référence ce fier et noble animal ». le Loup, fougueux mythe qui hante encore bon nombre de chaumières.
Mais Nattvarg réussit à ce démarquer, en proposant quelque chose de personnel, plus intime. Avec cette galette, il nous fait découvrir avec une certaine pudeur son univers et ses croyances…

En effet, Nattvarg ne se cantonne pas à juste utiliser le « canis lupus » comme thème principal, il approfondit sa problématique en nous proposant une petite nouvelle, qui apporte une dimension toute particulière, toute lyrique… Cette nouvelle nous parle d’un loup dissident, rejetant son clan, qu’il estime liberticide. Les émotions nouvelles qu’il ressent alors sont autant de craintes qui le confortent dans son choix, il voit son univers d’un autre œil, respire l’air qui n’est pas pollué par le souffle de ses anciens frères, goûte la viande fraîchement tuée, et vierge de tout partage, cet air, c’est celui de la vrai liberté. Fini les codes qui régissaient sa vie en communauté, il est désormais seul avec lui même, avec ses réflexions…Mais pour autant, Ce texte nous éclaire alors sur le devenir de ce clan trahi, ou le fait d’être en nombre inférieur, est d’autant plus cruel, qu’il signifie l’arrêt de mort de la meute. Le message est clair et tout n’est que symbolique, et me rappelle ce petit proverbe chinois : « Tue tes parents, si tu veux survivre »…

Malgré tout, cette quête initiatique de ce jeune loup, lui apprendra à ses dépends que ses instincts sont les plus forts, malgré la puissance qu’il croit avoir acquit de part son expérience solitaire. Il comprendra à la fin qu’il à la carrure d’un leader, et comme le cycle perpétuel de toute vie, il fondera à son tour son propre clan, à qui il inculquera les nouvelles valeurs qu’il a consciemment apprises…Lui, qui a tant lutté pour recouvrer sa liberté, il refait le même schéma que ses Pères. Cette vision pèse sur nous comme un Pathos.


Après s’être imprégné de cet écrit, qui renvoie en chacun de nous de vagues réminiscences païennes…Il est temps, a présent, de s’attarder sur l’œuvre principale : les tracks, qui nous racontent cette « Geste du Loup ».


Tout débute avec « Le fléau de Bestemt » qui conte l’origine de ce jeune loup, Sa mère « Bestemt » ne sait pas qu’elle porte en son sein, le fruit pourri qui exterminera sa race. Le hurlement qui commence ce track sonne a la fois comme l’avènement d’une naissance et le glas de la meute. Soutenu par une boite a rythme de fort bon aloi, l’exécution rapide et efficace de la guitare, nous laisse peu de temps pour souffler. Comme pour bien s’imprégner de ce fléau. En effet la rapidité soutenue, renforce cette atmosphère oppressante, qui rend compte que pour le jeune loup qui vient de naître sa vie ne sera que combat, c’est son destin, a lui de l’accepter.

"Fratricide" continue dans l'agressivité comme une fuite haletante ou le souffle ne peut être reprit, ce track est parsemé de quelques courts passages plus lent, comme un éclair de lucidité traversant fugitivement le regard, une fugace clairvoyance sur la mort à ses frères donnée. C'est l'affrontement rituel, le passage a l'acte ce jeune lupus se doit de fuir , mais aussi d'affronter les membres de son clan. La douleur chaotique engendré par ce track n'est que l'illustration parfaite de cet état de fait : Survivre.

"Sus à l'ennemi" montre plus de lucidité, le chaos est devenu ordre et froide complaisance. Notre jeune loup, galvanisé par l'ardeur du combat. reprend la démarche innée du Soldat, se battre sans réfléchir, Il fait preuve de bravoure, ceci est montré par une approche des riffs différentes, le doute n'a plus place ici bas.

S'ensuit "La complainte du vent", un morceau acoustique, montrant par là que le combat est terminé, le loup peut humer l'air frais de l'aube qui fait frémir ses narines. L'esprit serein, il est prêt maintenant à affronter l'avenir, et lécher ses blessures.

Le 5ème track "Adel" est une éloquente preuve de domination, toujours en accords avec le récit qui est décrit dans le livret. Les riffs pleins de puissances, montre l'affirmation de soi, les martèlements de la boite à rythmes sont ici présent pour assommer quiconque souhaiterais défier le jeune loup. Le chant toujours aussi haineux et écorché clame cette maturité nouvellement acquise avec force et vigueur.

"Sur d'onirique chemin" me fait penser à une épreuve contemplative, une sorte de retour nostalgique sur les évènements passés. Ce morceau plus "racé" est preuve de plénitude, état dans lequel doit se trouver un loup après avoir chassé et goulûment dévoré un caribou dans les montagnes de la Nouvelle - France.


"Erudit de la Haine"avant dernier track qui termine cet intéressant opus, peut se considérer comme un épilogue, une leçon, voir une morale, à tirer de cette histoire, qu'il nous ait été donné de découvrir à travers cet album, les riffs portent la marque de l'éloquence et de la parole juste, ce track qui dure je ne peux m'empêcher d’en citer quelques lyrics :


" [...]Long est le chemin et parfois dur, mais nous poursuivrons toujours avec hargne
Car notre destinée nous connaissons et nous l'exécuterons sans pitié
Aux quatre vents nous nous dispersons, prêts a abattre un terrible labeur
Persévérance aboutie quand elle est servie par des êtres forts[...]"


Enfin "Quant frappe la Louve" se veut la finalité de ce récit, mais montre un avenir serein, le jeune loup prend reine, Ici le track est plus grandiloquent, les vox sont moins saccadées le chant est plus étendu, les riffs sont pareils à une cérémonie haineuse et bénis par les êtres Sylvains, La Forêt accueille ses nouveaux enfants qui se feront mutuelle fidélité. Le hurlement du canis lupus qui ponctue ce track est preuve d'une nouvelle ère.

Voila on arrive à la fin, je ne peux que montrer mon soutient envers Nattvarg, qui nous a offert ici, une oeuvre de grande qualité, une autoprod remarquable, j'attends la suite avec grande impatience, je suis aussi fébrile que Gollum dévorant un poisson chat. Nattvarg possède un univers personnel bien affirmé, des lyrics d'une beauté rare où il est plaisant de s'y laisser choir. Une belle découverte de notre scène hexagonale.

Total support Nattvarg !!!

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La part d'ombre lien direct

Nous venant du Tarn, NATTVARG est un projet solo qui a vu le jour en début d'année 2002 et c'est durant 2003 que le premier album de ce personnage est né. "Loups". Le titre en lui seul résume le concept même du groupe qui vous l'aurez compris est tourné vers l'animal ! Si cette bête a émerveillé nombres de groupes de black avec NATTVARG c'est dans une toute autre ampleur que celle-ci se retrouve contée. En effet, le cd se trouvant dans un boîtier dvd qui offre une originalité à l'album celui-ci contient un livret de pas moins de 36 pages ! Tant de pages car ajouté aux textes se trouve une histoire de loups (évidemment) dont le sort est une triste réalité de la vie. Si tout ceci est très intéressant, c'est aussi et avant tout vers la musique qu'il faut se tourner car là aussi le travail mérité intérêt. Ainsi NATTVARG est un groupe de black. Non cantonné dans une simple brutalité ce personnage privilégie des structures réfléchies et variées pour conter son histoire. Alternant passages sombres et agressifs à d'autres plus aérés et mélodiques. Les riffs sont racés, vifs parfois mélodiques et légèrement épique. Quelques trop rares espaces s'offrent aussi à des passages acoustiques (la superbe instrumentale "la complainte du vent") pour récupérer d'agressivité. Si la position de projet solo requiert l'utilité d'une boîte à rythmes c'est avec plaisir que je n'en perçois défaut, même que parfois comme ici cette utilité offre un rendu plus intense qu'aurait donné une batterie. La basse est peut-être quand à elle pas assez utilisée ou avancée et le chant lui est agréablement haineux, agressif et sonne un peu comme une gargouille qui pestiférerait si vous voyez ce que je veux dire ! Côté production ras, tout est bon. Au final NATTVARG a suffisamment de quoi plaire, surtout que tout est mis en oeuvre pour ça jusqu'au cd à l'interface noire. Un beau produit dans ce milieu underground qui souvent bafoue l'aspect. Un second album est en préparation et ma curiosité en est déjà éveillée !